2O Minutes

Comme un air de famille. Même taille (petite), même coiffure (en arrière et très plaquée) et même poignée de main (électoraliste). Alexandre-Guillaume Tollinchi a deux amours : la politique et Nicolas Sarkozy. Et l’un ne va pas sans l’autre. Encostardé à 17 ans, il passe son bac et milite à l’UMP, représentatif à sa façon de ces jeunes gaullistes qui ne jurent que par le ministre de l’Economie. Le week-end dernier, candidat à la présidence des jeunes UMP à Avoriaz, il a vibrionné, polémiqué, plastronné au passage des caméras de télé et pas mal amusé la galerie malgré lui. Avant de se retirer au dernier moment, victime d’une « élection à la Pol Pot » où ses adversaires auraient « verrouillé le scrutin ». « Il a eu peur de prendre une claque », estime plutôt un militant des Jeunes Populaires. Comme Nicolas, Alexandre-Guillaume se proclame « libre ». A 13 ans, « néogaulliste et déjà libéral », il s’encarte au RPR à Aix-en-Provence. La politique au collège passe mal. « Les profs, sectaires, m’ont sacqué et les élèves étaient jaloux de moi », lâche-t-il sans ciller. En 2002, il monte à Paris et investit le Conseil municipal de la jeunesse. « Dès la première réunion, il se croyait à l’Assemblée nationale », raconte un membre du conseil. Très vite, il énerve. « Pédant », « petit Napoléon », « technocrate en herbe », ses congénères ne l’épargnent pas. Lui résiste et rêve d’« incarner la génération Sarkozy ». « Nicolas », d’ailleurs, il le « rencontre quelquefois ». Et « Cécilia [le] connaît ». Ses autres modèles en politique se nomment Jacques Chaban-Delmas et Edouard Balladur (photos), « pour leur modernité ». Désormais, Alexandre, fan de Johnny et de Tino Rossi – quant à son livre préféré, il a pour titre La Dictature des syndicats – veut se « rendre incontournable ». Il est confiant en Sarko pour « faire sortir des nouvelles têtes à l’UMP ». « Pas pressé », il attend, pour 2007, « ce qu’on [lui] proposer[a] ». Avec un credo : « Le principal n’est-il pas qu’on me remarque ? »

Bastien Bonnefous

Jean-Luc Roméro, ancien secrétaire national UMP « Tollinchi écrit bien pour son âge, mais quand on est aussi réactionnaire que lui à 17 ans, notamment sur les questions de la drogue ou de l’homosexualité, on se demande ce que ce sera dans trente ans.

Romain Lafont, membre du Conseil parisien de la jeunesse « Je suis rarement d’accord avec lui, mais je le respecte. C’est un bosseur, atypique. Il ira loin, c’est sûr.

Un membre du cabinet de Nicolas Sarkozy « Sarkozy a rencontré tous les candidats à la présidence des jeunes UMP. De là à dire qu’il connaît personnellement Alexandre Tollinchi...

https://www.20minutes.fr/france/34915-20040909-france-on-est-trop-serieux-quand-on-a-17-ans